Cette année, à l’Athanor, nous avons arc-bouté une partie de notre pédagogie sur un texte éclaté de Viripaev, auteur russe contemporain, destiné tout particulièrement aux acteurs puisqu’il s’appelle « Oxygène ». Il s’agit de l’oxygène que nous inspirons et qui anime notre parole, de l’oxygène qui irrigue notre cerveau et fait s’envoler notre imaginaire et de celui qui propulse nos muscles de danseurs.
D’autre part, la pièce parle en filigrane de la difficulté de la vie à deux, de l’oxygène que l’on dérobe à l’autre, genre « tu me bouffes mon oxygène » ou « je change d’atmosphère » comme le dit Louis Jouvet à Arletty.
Et puisqu’avec les Russes on est jamais loin des poupées, Viripaev a mis le plus petit dans le plus grand, et le plus grand nous alerte sans leçons de morale sur les risques qu’il y a à gâcher cet air que l’on aura du mal à retrouver sur Mars et nous dit qu’à tout instant une météorite imprévue peut nous renvoyer dans les étoiles.